6e épisode : « Un p’tit coin d’paradis ? »
Résumé des épisodes précédents : La compagnie Les Uns, les Unes fête ses 20 ans du 24 au 27 septembre 2015 à Serémange-Erzange. Il y aura du théâtre, de la chanson, des lectures, de la poésie, des nouveautés, des reprises, une exposition, du cinéma… Du rire et de l’émotion…
Brassens est donc vivant et il est au paradis.
Enfin pas encore. Presque.
On a vu dans les épisodes précédents que Tonton Georges figurait en bonne place dans les deux spectacles de chansons de ce 20e anniversaire. Le voici maintenant au théâtre… et donc au paradis. Dans le bureau des admissions de Saint Pierre plus exactement. Ce qu’il fait là ? Lui le mécréant n’en sait fichtre rien mais il apprend très vite et à sa grande stupéfaction qu’il a été élu pour accéder au paradis des poètes et de la chanson. Décision pour le moins hâtive qui relève au minima, selon lui, du malentendu. Ce qui n’est pas l’avis de son saint contradicteur. Entrera ? Entrera pas ?
Voilà pour le « pitch » comme on dit dans les radios et les télés. Quand j’aurais ajouté que la pièce est destinée à faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre, j’aurais tout dit.
Quasiment.
Car le reste c’est de la petite histoire. J’ai lu et relu tout ce que je possédais sur Brassens. Tout réécouté. J’ignorais alors que je n’étais pas au bout de mes peines. De mon plaisir pour être exact. Mon acolyte (qui ne boit guère) me signale l’existence d’une livre qui regroupe les œuvres complètes du poète. Je ricane dans ma barbe car: « je connais tout, j’ai l’intégrale en CD… » Erreur. Je me plonge dans les œuvres complètes (Cherche Midi éditeur) et je découvre mille et un trésors. D’abord je comprends enfin pourquoi tout est bon chez lui, qu’il n’y a rien à jeter. C’est parce que, le bougre, s’en est chargé lui-même. Je découvre ses textes et ses chansons de jeunesse. J’y reconnais l’esquisse de ce qui fera de lui ce génie (j’ose le mot) qu’on connaît. J’y vois ce qu’il a fallu d’intelligence, de modestie et de lucidité pour ne livrer au public qu’une forme aboutie arrivée à maturité.
De ses interviews, j’extrais des phrases clés, des citations qui situent l’homme, toutes ces choses qui nous font écouter ses chansons avec encore plus de délectation, conscient qu’il m’engueulerait probablement de le faire ainsi parler après sa mort.
Sa mort ! Laissez-nous rire, pouffions-nous déjà dès l’épisode précédent…
Car c’est ce que nous avons fait avec l’ami Ghislain, qui m’a grandement aidé à finaliser le texte à la lueur de sa propre perception du poète : Nous pouffâmes de concert !
Convaincus de faire acte d’impertinence, envers la (les) religions(s) d’abord mais pas seulement. Acte d’impertinence, y compris envers lui aussi, en proposant cette pièce où la quasi-totalité du texte dit par le personnage Brassens, provient des propos qu’il a réellement tenus. Peut-être se défendrait-il encore et toujours, et contre toute évidence, d’être poète ou pire prophète.
Sur ce dernier point, et nul ne l’étant en son pays, nous sommes, Ghislain et moi, en mesure de le rassurer, ici ce n’est pas son pays. À moins que devenu Bienheureux, il soit né quelque part car les pays, c’est pas ça qui manque…
À suivre…
Roland Marcuola